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Un homme regardait le soleil se lever depuis la fenêtre de sa chambre. Il s’appelait Tancrède et c’est notre premier héros. Il était à l’âge où les idéaux de la jeunesse sont désormais inaccessibles mais où de nouveaux rêves sont encore possibles. Ni beau ni laid. Un corps repu d’une vie bien consommée mais pas trop. Certains lui trouverait du charme et de la sensualité.
Il regarda pendant un long moment l’astre passer du rose vermillon à un orangé étincelant, puis il se retourna pour contempler la beauté de ce nouveau jour se refléter dans la pièce. Tout baignait dans une lueur apaisante, et cela le rendit heureux. La chambre n’était pas richement meublée, mais elle correspondait à son état d’esprit. Sobre et pratique. Un lit pour deux, pourvu d’un cadre métallique légèrement ouvragé, une table de nuit du même style supportant une pile d’ouvrages d’ésotérisme, une armoire à moitié vide, l’autre moitié consistant en quelques vêtements sans fioritures, chemises, pantalons, quelques pulls de mi-saison. Dans un tiroir, des sous-vêtements, dans un autre, quelques ensembles pour la nuit.
La lueur disparut, et il s’arracha à ce moment d’extase.
« Papa, ça va ? »
N’obtenant pas de réponse, il se rendit dans la pièce voisine. Un homme plus âgé, qui avait le même visage que lui, mais beaucoup plus travaillé par le temps, était assis sous une sorte de cloche, comme celles qu’utilisaient jadis les arrangeurs capillaires. Le léger ronronnement de la machine avait couvert la demande de son fils.
Tancrède s’approcha de son père, qui semblait dormir, et répéta la question.
« Papa, ça va ? »
Le vieil homme sursauta et ouvrit les yeux. Il regarda son fils avec un air d’ahurissement qui fit peur à celui-ci.
« Tu sais qui je suis ? »
« Mais bien sûr », répondit l’homme sous cloche avec une légère exaspération dans la voix. « Tu crois que j’en suis au stade où je ne reconnais plus mon fils ? »
Tancrède savait que ce stade avait déjà été atteint. Mais la cloche des souvenirs, cet appareil nouvellement inventé pour traiter les mémoires déficientes, lui restaurait sa lucidité pour un temps plus ou moins long. Mais Tancrède savait que la maladie continuerait de progresser, et que les périodes de rémission seraient de plus en plus courtes, cloche ou pas cloche.
Malgré les progrès fulgurants de la science ces dernières décennies, le déclin des fonctions cognitives lié à la vieillesse du corps et de l’esprit était toujours une réalité dans ce monde. Dans le cas de Maxence, le père de Tancrède, cela s’était déclaré au décès de son épouse, trois ans plus tôt. Le trouble était sans doute sous-jacent, mais le choc du deuil en avait révélé l’ampleur et les dégâts.
Depuis, Tancrède veillait sur son aïeul, et s’était procuré cette cloche en rognant sur ses moyens. On l’appelait aussi la coiffe de Mnémosyne, du nom de l’antique déesse de la mémoire.
De déesse, il n’y en avait plus, pas plus que de dieu, ou d’une autre puissance spirituelle. Ainsi en avait décidé l’Arkhonte.
Depuis le Grand Renversement, tout ce qui rappelait de près ou de loin le moindre sentiment religieux était voué aux gémonies. Ce sont les guerres de religion qui avaient fait basculer l’ancien monde dans le chaos. C’est la Science pure et dure qui l’en avait sorti. Cela ne signifiait pas que la nouvelle ère était froide et sans âme, mais le temps du dogmatisme était révolu.
C’est pour ça que Tancrède devait se montrer très vigilant. Il risquait une très forte amende, voire la prison si son manège était révélé au grand jour.
« Puisque tu te souviens de tout, je ne dois pas te rappeler alors que Madame B vient dans trois quart d’heure ? », ironisa-t-il à l’adresse de Maxence.
Celui-ci s’était rendormi sous sa cloche.
Tancrède haussa les épaules et se dirigea dans la salle de bains.
Comme le reste de l’appartement, elle était petite mais chaleureuse, avec ses reflets nacrés et chatoyants, les formes douces et courbes des morceaux de faïence lui servant de sanitaires, son ambiance ouatée et humide.
Il se lava le visage et entreprit de se tailler soigneusement sa barbe.
Sa toilette faite, il enfila une tenue appropriée pour l’accueil d’un visiteur, pantalon garance pas trop serrant et chemise crème suffisant large pour cacher son léger embonpoint. Aux pieds, des mocassins en faux cuir.
Il coupa Mnémosyne, et recoucha son père dans son lit. Le traitement était efficace, mais il fallait au patient un moment de récupération pour que les souvenirs se fixent.
« Quelle ironie », pensa une fois de plus Tancrède.
Tandis que son père perdait le fil de sa vie, lui, Tancrède, se souvenait de tout, ou plutôt VOYAIT tout. Non pas ses propres souvenirs, mais ceux des autres. Des fulgurances renvoyant à un passé lointain, au-delà même de la naissance des gens qui venaient le consulter. Tancrède se souvenait à la place des gens de moments appartenant à d’autres vies, d’autres corps, d’autres personnalités que celles et ceux qu’ils occupaient de nos jours.
Métempsychose : c’était le nom du phénomène, d’après ses bouquins. Il semble que l’âme survive à la mort du corps physique et se fixe sur une autre enveloppe en formation après un temps plus ou moins long.
Bien sûr, cela relevait du domaine de la croyance et non de la science. Et c’est la raison pour laquelle ce qu’il faisait était totalement interdit. Cela pourrait le faire passer pour une sorte de gourou ou de guide spirituel. Et ce genre de personnes étaient activement pourchassées par les troupes de l’Arkhonte en ce moment. Il semblait que la perspective de la Grande Illumination réveillât les peurs ancestrales et le besoin d’un réconfort mystique.
Il ferma la porte de la chambre de son père et attendit qu’elle vint.
Lui aussi se serait bien assoupi. La nuit avait encore été agitée. Une insomnie, une de plus…
Il s’assit sur son sofa préféré, et, d’un geste, ordonna à l’enceinte de s’allumer. Une voix suave, mi d’ici, mi d’ailleurs, commença à résonner dans la pièce et à ses oreilles. Ce chant l’apaisait et lui offrait une bulle de protection contre le monde extérieur et contre les peurs qui le rongent souvent.
Le sommeil est providence
Quand j’entonne la dernière danse
Celle qui viendra me délivrer
Des oripeaux bien trop fanés
De quoi parle exactement la chanson, il n’en avait cure. Il avait bien tenté d’interpréter ces paroles sibyllines, mais l’exercice était trop ardu, comme toujours avec elle, et il y avait renoncé. De toute façon, ce qui l’intéressait surtout, c’était la douceur sauvage et irrationnelle du morceau qui l’attirait, nappée d’une musique toute en percussions, et le fait qu’il pouvait y projeter ses propres sentiments.
Il venait à peine de sortir de sa bulle sonore que l’on sonnait à la porte de l’appartement. C’était sans nul doute Madame B, venue pour sa consultation hebdomadaire.
Tancrède ne connaissait ni le nom ni le prénom de sa patiente. Vu les risques encourus pour eux à se trouver ici, les personnes qui le consultaient donnaient très rarement leur identité. Les milices de l’Arkhonte étaient partout.
Une dame entre deux âges entra dans le salon de Tancrède. Ses cheveux colorés en rouge foncé étaient relevés en chignon. Elle portait un ensemble presque de la même couleur que la chemise de son hôte. Sa démarche était assurée, nerveuse. Son visage creusé trahissait les marques d’une vie qui n’avait pas toujours été facile. Elle devait faire plus que son âge.
Après les politesses d’usage, elle s’assit en face de Tancrède.
Celui-ci s’était assuré que son père dormait toujours et avait refermé doucement la porte de sa chambre. Il abaissa les stores afin de cacher la lumière désormais vive du jour. Une ambiance plus tamisée convenait davantage à ce qui allait se produire.
Madame B était plus excitée que d’habitude. Elle parlait vite et avec de grands gestes.
« Est-ce que vous pouvez retourner là où nous étions la dernière fois ? ».
« Madame, je vous ai déjà expliqué que je ne maîtrise pas le phénomène. Les images s’imposent à moi sans que je ne demande rien. Je ne sais pas comment ça marche au juste, mais je ne choisis pas, c’est la seule chose dont je sois sûr ! ».
En fait, il n’était même pas sûr que ce qu’il visualisait était bien réel. Était-ce réellement des images provenant de vies passées de ses consultants ? N’était-ce pas tout simplement des hallucinations d’un esprit malade ? Il avait songé à aller consulter, mais il aurait couru le risque de se faire arrêter ou enfermer.
Ses patients, et ils étaient de plus en plus nombreux, étaient certains de la véracité de ces visions, et c’était là l’important.
Certaines personnes étaient mues par la simple curiosité. Ils vivaient l’expérience avec un air amusé. Pour d’autres, comme Madame B, c’était une affaire autrement plus sérieuse. A travers ces visions d’un autre temps, elle pouvait s’échapper de sa vie présente, terne et monotone, et se projeter dans des existences fabuleuses et palpitantes.
« Quand je pense que j’ai été une reine adorée de son peuple il y a plusieurs siècles… Pourquoi me suis-je réincarnée dans cette vie misérable ? », se lamenta-t-elle, comme à chaque fois qu’elle rendait visite à Tancrède.
Tancrède n’avait bien sûr pas la réponse. Il ne comprenait pas le mécanisme de la métempsychose, si tant est qu’elle existait bien.
« Bon, commençons », annonça-t-il.
Son « don » (ou sa malédiction) s’était révélé à l’adolescence. En touchant certaines personnes, il avait commencé à voir se dessiner devant ses yeux des scènes d’autres époques. Des scènes en trois dimensions où des gens, habillés comme dans les siècles passés, se mettaient à vivre à son regard, à aimer, à se battre, à travailler pour leur survie, à donner des ordres, à mourir de toutes les façons possibles. Il en était à chaque fois traumatisé et restait hébété pendant des heures. Après l’image, le son et les odeurs s’étaient ajoutés à l’expérience. Des odeurs de fleurs, des odeurs de cuisine, des odeurs de corps en putréfaction sur des champs de bataille.
Le pire était qu’il passait désormais pour fou. Il le comprenait très bien. Les gens le voyaient d’un coup se figer et rester là, les yeux grands ouverts, un air d’épouvante sur le visage.
Ses parents eurent très peur pour la santé mentale de leur fils et avaient consulté un médecin. Devant la violence des crises, celui-ci avait ordonné son placement en institut spécialisé, où Tancrède avait été assommé à coups d'antidépresseurs et d’anxiolytiques. Il en était ressorti à moitié détruit.
Le phénomène avait pourtant recommencé peu après mais Tancrède décida de le taire désormais. Il n’en avait plus parlé à personne.
Aujourd’hui, c’était devenu son gagne-pain. Il avait même appris à le maîtriser.
Il lui suffisait de toucher la personne, de se concentrer, et le film commençait…
Madame B tendit son bras, et Tancrède y agrippa sa grosse main droite. Comme à chaque fois, Madame B frissonna.
Il ferma les yeux et attendit. Lorsqu’il les ouvrit quelques secondes plus tard, le phénomène se produisit une fois de plus.
Des ombres floues se dessinèrent sur les murs de l’appartement. Ces silhouettes prirent de l’épaisseur et se détachèrent du mur, chacune ayant sa vie propre. Le flou se dissipa et ces spectres prirent couleur et consistance. A présent, Tancrède visualisait la scène en trois dimensions. Les personnes paraissaient vivantes et il put distinguer des sons s’échappant de leurs bouches. Les mots appartenaient à une langue assurément très vieille, mais ressemblant aux dialectes encore usités dans la partie ouest du continent, face au grand océan froid et sauvage.
Un décor de forêt sombre les entourait, si dense que le soleil avait du mal à en percer les frondaisons. Ces gens, principalement des hommes mais aussi quelques femmes, une trentaine en tout, portait des vêtements bariolés, pantalons larges et tuniques courtes pour les uns, robes tombant aux chevilles et manteaux de laine pour elles. Tout faisait vraiment penser à ces tribus barbares qui peuplaient le nord du continent en des temps immémoriaux, avant la vague civilisatrice venue du sud.
Deux personnes se distinguèrent du reste de la troupe : une femme au visage buriné et ridé, au corps sec et maigre, à la dentition éparse et abîmée, au visage entouré d’une épaisse crinière rousse, ainsi qu’un jeune homme accroupi, les mains attachées dans le dos, un solide gaillard aux cheveux bien noirs, qui ne paraissait pas avoir vingt ans, mais dont le visage exprimait la plus vive terreur.
Tancrède comprit que ce jeune homme était Madame B dans une incarnation encore plus ancienne que toutes celles qu’il avait déjà visitée.
« Alors, que voyez-vous ? », s’enquit-elle ?
« Je suis remonté très loin, au-delà de tout ce que nous avons déjà visité ».
Elle ne voyait rien, elle vivait la scène d’après ce que Tancrède lui en rapportait.
« Dans cette vie, vous êtes une femme. Une femme de caractère, avec des cheveux roux hirsutes. Vous êtes entourée de guerriers qui ont l’air de vous craindre. Vous semblez être une sorte d’autorité spirituelle, une grande prêtresse, ce genre de choses. »
Il vit le regard de Madame B devenir fier et extatique.
« Vous êtes dans une épaisse forêt, entourée d’un groupe d’hommes en armes et de femmes. Tous ont l’air revêche et farouche. Au milieu se trouve un adolescent. Il est à genoux et a les mains liées dans le dos. Il à l’air d’avoir très peur… ».
« Et que fait la femme rousse ? »
« Elle tient un couteau effilé. Je crois qu’elle s’apprête à tuer le jeune homme. »
« Oh, un sacrifice humain, je suppose ? A moins qu’il ne s’agisse de l’exécution d’un criminel… »
« Je ne sais pas… »
Ce qu’il savait, en revanche, c’est qu’il mentait délibérément à Madame B. Bien sûr, elle n’avait pas été pas cette femme dominatrice, mais bien ce jeune homme apeuré, ça il en était sûr. Mais il avait décidé de lui dire ce qu’elle avait envie d’entendre.
Il vit l’un des guerriers tenant une sorte de chaudron en bronze. Il le déposa aux pieds de la prêtresse. Puis quelqu’un d’autre força le jeune homme à se relever puis à se remettre à genoux devant la femme terrifiante, le visage juste au-dessus du chaudron. Le pauvre garçon criait mais personne n’en avait cure. Une sorte de chant monotone monta de l’assemblée, accompagné de battements de tambour faisant penser aux pulsations d’un cœur.
D’un coup, la femme leva son couteau. Elle agrippa la victime par les cheveux, le forçant à mettre sa gorge à découvert, qu’elle lui trancha d’un coup sec. Les assistants devinrent hystériques tandis que ce qui sera bien plus tard Madame B agonisait par terre, le corps secoué de spasmes et le sang se répandant en grosses giclées dans le chaudron. Heureusement, il mourut en moins d’une minute.
Et tout s’arrêta.
Les visions de Tancrède concernaient toujours un moment bien précis de l’existence visualisée, toujours celui qui a été comme le climax de cette vie et qui était susceptible d’influer directement sur la présente.
Cette mort par égorgement pour satisfaire un rite païen cruel devait conditionner une partie de la personnalité de Madame B.
Les fantômes disparurent d’un coup, et ce fut pour Tancrède comme si l’on avait rallumé la lumière dans la pièce. Comme à chaque fois, il se sentait exténué, bien que cela n’avait duré que quelques minutes et ne lui avait pas demandé d’efforts physiques importants. Mais l’investissement mental était colossal.
Madame B, elle, jubilait. Une fois de plus, elle avait pu s’échapper de sa vie étriquée et s’évader dans des existences autrement plus romanesques que celle qu’elle vivait présentement, coincée entre un mari qu’elle n’était plus sûre d’aimer, des enfants ingrats et la monotonie d’une vie de mère au foyer. Chez Tancrède, elle existait, elle exultait, elle se sentait vivante et vibrante.
Déçue que le temps soit passé si vite, elle se leva lentement, fouilla dans son sac et donna à Tancrède son dû.
Avant de quitter les lieux, elle se tourna une dernière fois vers celui qu’elle considérait comme son thérapeute.
« Croyez-vous que nous allons nous en sortir ? »
Tancrède savait de quoi elle parlait, tout le monde ne parlait plus que de ça.
« Mais oui, ne vous inquiétez pas. Tout est prévu pour y faire face. Faites confiance à l’Arkhonte. Nous avons les outils nécessaires pour surmonter ça. »
Madame B parut quelque peu rassurée et s’en alla.
Son parfum trop soutenu flotta encore un peu dans la pièce puis s’estompa.
Tancrède, là encore, lui avait menti. Lui aussi avait peur. Il regarda par la fenêtre, et plissa les yeux pour regarder le soleil. Tout paraissait normal, mais jusqu’à quand ? Quand le phénomène allait-il commencer ? Décidément, il vivait une bien drôle d’époque.
La journée s’était avancée jusqu’à l’heure où les poissons-lunes s’affranchissent de l’océan. Tancrède s’apprêtait à se recoucher pour une sieste réparatrice quand on frappa violemment à la porte…
Décontenancé, il mit du temps à réagir, et les coups redoublèrent d’intensité.
Pensant à son père qui avait peut-être succombé à une crise cardiaque dans la pièce d’à côté, il se releva prestement et alla ouvrir.
Un trio lui faisait face : une femme à queue de cheval, fine mais forte à en juger par les muscles de ses bras qui saillaient de sa tunique, un homme assez gringalet mais au regard perçant, et un deuxième homme type armoire à glace, aux cheveux ras et à l’air bougon. Tous les trois portaient la tenue des miliciens de l’Arkhonte. Plus précisément de la cohorte chargée de rechercher les contrevenants à l’interdiction de jouer au gourou. Les « chasseurs de dieu », des soldats de première catégorie, revêtus de la tunique rouge flamme et autorisés à arrêter quiconque semblait avoir pour but de réveiller les anciennes croyances.
Tancrède savait la raison de leur présence. La dénonciation d’un voisin sans doute…
Il voulut fermer la porte violemment mais la femme bloqua le lourd morceau de bois ouvragé et regarda Tancrède dans les yeux.
« Monsieur Lysandre, vous savez pourquoi nous sommes là, n’est-ce pas ? »
« Non, dites-le-moi toujours… »
L’individu qui paraissait chétif entonna d’une vis étonnamment forte et solennelle :
« Monsieur Lysandre, vous vous êtes rendu coupable de tentative d’endoctrinement et de pratiques ésotériques. Au nom de l’Arkhonte, vous serez sévèrement puni pour vos actes. Veuillez nous suivre… »
Tancrède eut un mouvement de recul qui mit le groupe de miliciens sur le qui-vive.
« Monsieur Lysandre, n’ajoutez pas la rébellion aux griefs qui vous accablent », dit la jeune femme, d’un ton calme et détaché.
Le deuxième garde écarta les bras et un filet argenté fonça sur Tancrède. La soie du désespoir… Ainsi appelait-on parmi le peuple ce filet, semblable à une toile d’araignée, qui arrêtait net les espoirs de ceux qui tentaient de profiter de la crédulité populaire.
Tancrède se retrouva englué, sans possibilité de s’échapper. Il sut que son sort était scellé.
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