Ils étaient quatre. Transis de froid, juchés sur un énorme pylône de pierre, au centre de la grand-place de Pleroma. Ils tremblaient, mais c’était la peur et non le froid qui faisait tressaillir leurs membres. Tancrède, Vanya, Glydis et Sphynax. Ils attendaient leur condamnation qui allait être prononcée par la bouche même de la Grande Adoratrice.
Dix-sept jours avaient passé depuis le décès de l’Arkhonte. Dix-sept jours où leur monde avait complètement basculé dans une nouvelle ère d’horreurs et d’incertitude.
Dès l’annonce du grand malheur, une foule nombreuse avait envahi les couloirs du Palais pour rendre hommage à celui qui avait tenu les rênes de Pleroma pendant tant d’années.
Tancrède était alors dans la salle communautaire du Redemptoris, le centre de soins où il était sensé se repentir de ses erreurs avant de réintégrer la société. Il vécut ce moment historique à travers les images transmises en trois dimensions au milieu de la pièce par la télévision.
Il vit la procession de tous ces gens affligés, orphelins de leur père spirituel. Le garde chargé de le surveiller était absorbé par le récit des évènements, au détriment de sa tâche.
« C’est incroyable », dit-il avec peine. « Je l’ai toujours connu. Inconsciemment, je le pensais immortel. Et voilà, c’est arrivé, il est mort », finit-il presque dans un sanglot.
Tancrède le considéra. Le jeune homme devait avoir la petite trentaine. Sa silhouette fluette et son apparente timidité ne collaient pas avec la dureté de son métier. En regardant plus attentivement au travers des hologrammes, juste en face de lui, de l’autre côté de la pièce, Tancrède vit la silhouette d’une femme. Elle semblait fine et jolie. Ses longs cheveux retombaient sur des épaules nues dont la blancheur était rehaussée par le rouge écarlate de sa tunique. Absorbée par la contemplation des actualités, elle ne sembla pas le remarquer.
« Tout passe et rien n’est éternel », répondit-il enfin à son jeune geôlier, après quelques instants de suspens.
Le lendemain, Tancrède revêtit sa plus belle chemise à fleurs et se peignit soigneusement la barbe. Peut-être reverrait-il la belle dame ? Comme chaque jour, il put téléphoner au centre de soins où son père avait été amené. On l’assurait que les meilleurs traitements lui étaient prodigués.
« Papa, ça va ? »
« Oui, mon fils, oui. »
Tancrède poussa un soupir de soulagement. Il avait craint que son aïeul ne le reconnusse pas, comme deux jours auparavant.
« Tu as vu les nouvelles ? L’autre vieux schnock est enfin passé à gauche… »
« Oui, papa. Difficile de ne pas le savoir, on ne parle que de ça. »
« Quand est-ce qu’on rentre à la maison ? »
« Bientôt, papa, dans quelques jours, promis. Je dois d’abord terminer ce que j’ai à faire, puis je viendrai te chercher. »
« Dis-moi, tu n’as pas fait de conneries, hein ? », dit le vieil homme de sa voix rocailleuse et accusatrice.
« Mais non, papa », soupira Tancrède. Il avait horreur de mentir à son parent, mais il ne pouvait pas lui faire partager la honte de son arrestation.
« Allez, papa. Je vais devoir te laisser. Prends bien tes médicaments et suis les recommandations du médecin. »
Tancrède savait que son père était en sécurité et bien soigné. Les progrès étaient d’ailleurs bien visibles, mais il n’aimait pas en être séparé trop longtemps.
Il eut ensuite une petite conversation avec la jeune femme chargée du vieil homme. Elle lui assura que tout se passait bien, et que cette période de séparation forcée était en fait une opportunité extraordinaire pour tester de nouveaux protocoles.
« Ainsi, mon géniteur est un cobaye », pensa Tancrède au fond de lui-même.
Dans la salle du petit-déjeuner, parmi les toxicos, les drogués du jeu et ceux qui se prenaient pour le Messie, Tancrède laissa son regard vagabonder dans l’espoir d’apercevoir la dame entraperçue la veille. Il la trouva rapidement et eut un choc en constatant que son regard était braqué sur lui. A bien y regarder, elle n’avait pas un physique exceptionnel, mais il émanait d’elle un magnétisme et une sensualité quasi animaux. Elle était exactement comme la veille. D’un signe de tête, elle l’invita à s’asseoir en face d’elle. La table, prévue pour quatre, leur permettrait de prendre leurs aises.
Comme un automate, Tancrède s’exécuta. Non qu’il soit intimidé, mais un pressentiment le tenaillait.
« Bonjour. Je m’appelle Glydis. »
« Tancrède. »
Elle lui tendit la main, qu’il récupéra dans la sienne pour la saluer.
« Quel drôle de nom », eut-elle l’audace de lui dire. « Pourquoi êtes-vous ici ? »
Silence.
« Vous ne voulez pas me le dire ? »
« Et vous-même ? », lui répondit-il du tac-au-tac.
« Dans le mille. », admit-elle. « D’accord, laissons cela au rayon des mystères. D’où venez-vous, Tancrède ? »
« De chez moi », lâcha-t-il.
« Vous êtes toujours comme ça ? »
« Comme quoi ? »
« Comme maintenant. À ne répondre que des évidences. J’ai eu la gentillesse de vous inviter à ma table. Vous pourriez y mettre un peu du vôtre, non ? »
« D’accord. Excusez ma maladresse. Mais nous ne nous connaissons pas et je suis d’un naturel méfiant. »
Glydis se radoucit instantanément.
« Je comprends. Je suis pareille. Je vous ai vu tellement désemparé hier soir que j’ai eu pitié de vous. »
Tancrède ne sut comment prendre cette dernière remarque.
« Là, c’est moi qui ai été maladroite. »
« Ne vous en faites pas ! »
Elle lui prit les deux mains. Tancrède les retira immédiatement, mais c’était trop tard. Le phénomène s’enclencha aussitôt.
Un temple. C’est le crépuscule. L’obscurité est rompue par des centaines de torches. Sur le parvis de l’édifice, des gens. Ils sont jeunes. Trop jeunes encore pour que les poils poussent au menton des jeunes hommes, et pour que les filles aient eu leurs premières menstruations. Ils sont pauvres, ils sont sales, ils ont faim.
La rumeur court depuis plusieurs semaines que des bandes de mineurs, comme eux, s’en sont allés par monts et par vaux pour rechercher le mythique territoire du dieu du Ciel. Un pèlerin, revenu de cette contrée, en a révélé tous les délices : de la nourriture à foison, de beaux vêtements pour tous, tissés par des nymphes avec les étoffes les plus riches, un printemps perpétuel qui ne fait plus craindre les frimas de l’hiver et les chaleurs de l’été. Un monde sans guerre, sans maladie, sans infirmité.
Depuis, des bandes de désespérés se lancent à leur tour à la recherche de ce lieu de félicité.
Elle est l’une d’entre eux. Dans cette vie, elle est aussi une fille. Et là aussi, il émane de ce corps en apparence frêle un sentiment de domination sexuelle. Malgré son jeune âge, elle a sans doute déjà connu un ou des amants. Probablement des types dans la force de l’âge et non le genre de puceaux qui l’environnent d’ordinaire. D’ailleurs, tout le monde la regarde bizarrement, comme si c’était une paria. Elle n’en est pas vraiment une mais des histoires circulent sur elle.
Physiquement, elle ressemble à celle que Tancrède a en face de lui. Une version plus juvénile. Mais elle aussi a les crocs, elle aussi rêve de troquer ses haillons contre de belles tenues élégantes. Elle aussi veut ce que la vie a de meilleur à offrir.
Alors, elle suit. Elle s’embarque dans la grande épopée. Les parents ont beau pleurer, supplier, menacer, rien n’y fait. Le cortège s’ébranle et prend la direction de l’Est.
Elle suit, elle chemine, elle marche des jours durant, dormant à la belle étoile, partageant avec les autres une maigre pitance glanée ça et là. Les jours suivent et se ressemblent. A chaque lever de soleil, l’espoir se ranime. A chaque coucher de soleil, c’est le même désenchantement. Le paradis céleste existe-t-il ?
Durant ces longues journées, pour passer le temps, elle fricote avec l’un ou l’autre. Et un jour, c’est le drame. S’étant isolée pour satisfaire un besoin naturel, elle n’a pas le temps de rabattre sa pelisse. Des mains l’attrapent par les hanches et la jettent à terre. D’autres mains relèvent la jupe et découvrent le pubis. On lui ouvre les cuisses de force. Elle voudrait crier mais l’un la bâillonne avec sa main droite, l’autre la tenant fermement comme le ferait une tenaille. Elle griffe, elle veut mordre mais le poids de ces deux corps sur elle lui enlève toute liberté de mouvement. Le premier la pénètre, sauvagement, sans préparation. Il va et vient en elle en rugissant. Ça fait mal, elle sent que son intérieur est en sang. Heureusement, ça ne dure pas longtemps. En deux minutes à peine, il a terminé son affaire. Mais le second prend le relais. Et lui prends son temps. Pendant qu’il s’exécute, il la gifle violemment. Il l’insulte. Il la traite plus bas que terre. Ses halètements de bête sont de plus en plus forts. Et enfin, c’est la délivrance. Il libère sa semence en elle dans un cri de victoire, tandis qu’elle comprend que son supplice prend fin.
Ils se rhabillent promptement pour s’en vont en lui crachant dessus et en riant. Elle est seule. Elle est salie, détruite, déshonorée. Elle avait déjà connu des mâles, mais pas comme ça, pas hors de sa volonté, pas dans cette violence et ce mépris.
Elle parvient à se relever. Elle titube. Des traînées de sang la suivent. Elle est sur ce chemin caillouteux. Elle voudrait crier à l’aide mais n’y parvient pas. Elle trébuche. Une fois. Deux fois. A la troisième, elle bascule. Son corps ne lui a jamais paru si lourd. Elle tombe dans le précipice. Sa tête cogne la paroi. La lumière s’éteint. Elle ne ressent plus rien, pas même le dégoût.
Tout s’arrête. Tancrède est hors d’haleine. Tout le monde a cessé de manger et le regarde.
Glydis est debout, l’air totalement désemparé.
« Qu’est-ce qui s’est passé ??? Qu’avez-vous vu ??? »
« Rien…rien…J’ai parfois des absences, ce n’est pas grave… »
« Je ne vous crois pas !!! », hurla-t-elle, attirant l’attention des gardes. « J’ai entendu qu’une sorte de gourou prétendait voir le passé des gens, c’est vous n’est-ce pas ? »
Sans attendre de réponse, elle quitta la pièce en courant, comme une folle.
Le lendemain, ils se retrouvèrent comme si de rien n’était dans la salle du petit-déjeuner. Quand Tancrède entra, il vit quelques regards qui passèrent rapidement sur sa personne puis qui retournèrent se poser sur leurs plateaux-repas. Elle était à la même table que la veille, l’air morose. Sans lui demander la permission, il s’assit en face d’elle.
« Ça va mieux ? »
« Oui », balbutia-t-elle. « Je suis désolée pour hier, vous avez dû me prendre pour une folle »
« Mais non. C’est de ma faute, j’aurais dû vous prévenir », répondit-il en déballant son pain au chocolat.
« Au moins maintenant, je sais pourquoi vous êtes ici », compléta-t-elle avec un clin d’œil.
« Déjà, on peut se dire « tu » ».
« Si tu veux »
« Et effectivement, le barjo qui voit le passé des gens, c’est moi. »
« Quand tu dis passé, c’est vraiment d’un passé lointain dont il s’agit, c’est ça ? C’est de vies d’avant dont il est question ? »
« Oui, enfin, je crois. »
« Tu crois ? »
« Je ne connais pas trop le phénomène moi-même, à vria dire. »
« Pourtant, tu te faisais payer pour tes consultations, non ? »
« Oui, mais… »
Il s’interrompit dans sa protestation car des cris perçants provinrent soudainement du couloir. Par l’entrebâillement de la porte, ils virent deux gardes traîner un garçonnet qui hurlait comme un diable et se débattait comme une furie.
« Ce n’est pas vrai ! », s’exclama Glydis. « Ils s’attaquent même aux gosses maintenant. Il a quoi, 10 ans, 11 ans ? Je suis la seule que ça choque ? », dit-elle plus fort en balayant le réfectoire du regard.
« Ce monde devient cinglé. J’aimerais bien savoir ce que ce môme a fait pour mériter d’être ici. C’est comme celle-là. »
D’un mouvement de tête, elle lui désigna une jeune fille au teint basané, picorant seule dans un coin de la pièce, les yeux baissés, ne prêtant pas la moindre attention en apparence à son entourage.
« Ça fait une semaine qu’elle est ici, et je n’ai pas entendu le son de sa voix. »
Un grand gaillard, à une table voisine, qui n’avait manifestement rien perdu de la conversation, eut le toupet d’intervenir.
« Paraît qu’elle a tué son frère. »
Vanya tressaillit. Avait-elle entendu ? Toujours est-il qu’elle se leva précipitamment, déposa sur l’étagère dévolue son plateau, à peine entamé, et quitta la pièce avec grand fracas.
« Décidément, ça devient compliqué de déjeuner en paix. », conclut Glydis en buvant une rasade de jus d’abricot.
Dix jours après son décès eurent lieu les funérailles de l’Arkhonte. Les résidents du Redemptoris purent suivre la cérémonie depuis les balcons, l’édifice étant proche du Palais, ou sur l’écran de la salle commune. L’atmosphère était lugubre. Le soleil lui-même n’émettait qu’une pâle lueur qui parvenait juste à percer la masse de nuages gris qui surplombait Pleroma. Certaines personnes craignirent que l’astre ne s’éteigne d’un coup, plongeant le monde dans une obscurité totale et terrifiante. Et si la Grande Illumination cédait finalement sa place à une Grande Ténébration ?
Tancrède, Glydis, Vanya et les autres virent le cortège funéraire, précédé de la cohorte des pleureurs professionnels. Ceux parmi la foule qui ne manifestaient pas assez de tristesse étaient fouettés avec des lanières de cuir. Chacun et chacune s’efforçaient donc de prendre l’air le plus contrit possible. Seulement trois kilomètres séparaient le Palais de la place centrale, mais la foule était si dense qu’il fallut sept heures au cortège pour effectuer le chemin. Une fine pluie s’invita dans le courant de la journée, renforçant la sensation de désespoir. Le tout sur fond de litanies d’une noire profondeur inimaginable.
Comme l’on s’y attendait, la journée de deuil fut troublée par quelques agitations des Fils du Soleil, vite réprimées cependant.
Parvenu enfin au centre de la Grand-Place, le corps du vieillard, visible au travers de son sarcophage de verre, fut posé sur un catafalque. Son successeur désigné, la Premier ministre Blemnis, entouré des Douze Sages, rendit ses derniers hommages à son prédécesseur Anselme. Le silence se fit. Puis le sarcophage s’illumina, d’une radiance de plus en plus forte, jusqu’à ce que le regarder directement devint impossible. Même les personnes qui observaient la scène via un écran durent baisser les yeux. Quand la clarté redevint supportable, toutes et tous virent que la chose s’était produite. On attendit que la lumière soit complètement dissipée pour constater que le sarcophage avait disparu. L’Arkhonte avait bel et bien disparu de ce monde.
Tandis que le visage du nouveau maître de Pleroma occupait tout l’écran, Glydis ne put s’empêcher de murmurer à l’adresse de Tancrède : « Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? »
« Au mieux, rien ne change et on continue comme avant, au mieux ce sera la dictature et nous n’aurons plus à nous soucier de rien puisque tout nous sera dicté. »
« Nous n’aurons qu’à suivre. »
« C’est bien cela. »
L’image s’arrêta alors sur Sylgrid, le protégé de l’Arkhonte Anselme. Il ne semblait pas se rendre compte de ce qui se passait. Il était dans sa bulle, absorbé par son petit jeu, un simulateur en 3D qui retraçait en quelques instants l’histoire de la planète.
« Et lui, que va-t-il; devenir ? », s’inquiéta encore Glydis.
Le lendemain, la politique générale du nouvel arkhonte Blemnis fut promulguée. Tout le monde poussa un soupir de soulagement lorsqu’il apparut qu’il était dans la continuité d’Anselme. La priorité des priorités restait la Grande Illumination. Comment s’en prémunir ? Comment peut-être la stopper ?
Tancrède et Glydis, arrivés en même temps au Redemptoris, décomptaient les jours avant leur retour chez eux. Ils s’étaient attachés l’un à l’autre et, chacun de son côté, éprouvèrent un petit pincement à la pensée de la séparation. Mais mieux valait ne pas se revoir, leur rencontre étant liée à un moment pénible de leur existence.
Tancrède se réjouissait de revoir son père mais redoutait le retour à la normale. Sans le secours de sa petite activité illicite, comment allait-il joindre les deux bouts ?
Quant à Glydis, réussirait-elle à garder la tête froide et à ne plus succomber à son vice ?
Dix-sept jours s’étaient écoulés depuis le décès d’Anselme. La journée avait débuté comme les autres. Mais en fin de matinée, un grand tumulte se fit dans les rues.
Des foules de gens hurlant se précipitaient vers le Palais. Des fumigènes et des explosions retentirent. De-ci de-là. Des chants guerriers s’exhalèrent de centaines de poitrines. Les Fils du Soleil semblaient exulter et arboraient un air de triomphe.
Dans le Redemptoris aussi, l’atmosphère était électrique.
Chaque résident fut extirpé de sa chambre et amené dans la salle commune.
Enfin, le Directeur arrivé, l’air solennel. La télévision était toujours allumée et les caméras étaient désormais braquées sur le balcon principal du palais, là même où l’ancien Arkhonte avait prononcé sa dernière allocution. Il était vide, mais l’on pouvait deviner que, derrière les fenêtres, régnait une très grande agitation.
« Mais que se passe-t-il ? », osa quelqu’un dans la salle.
« C’est un jour historique !!! », exulta le Directeur. « Une nouvelle ère commence ! ».
« Comment ça ? Qu’est-ce que Blemnis va nous annoncer ? Une amnistie générale ? », ricana une petite dame fripée arrêtée pour trafic de drogues.
« Non pas Blemnis », fit le Directeur, « mais Sylgrid. »
Tout le monde prit un air ahuri, tandis que, dehors, les chants redoublèrent, ainsi que les détonations.
« Sylgrid a fait exécuter Blemnis, neuf des Douze Sages, et vient de s’emparer du pouvoir. »
Personne ne pipa mot. Le choc se marqua sur chaque visage. La dame fripée ricana puis se tut.
« Ce n’est pas une blague, mes amis. » continua le Directeur. « Nous ne pouvions plus continuer comme ça, un virage radical s’imposait, et ce virage, c’est Sylgrid qui a eu le courage de l’amorcer. »
« Syl… Sylgris ? Le gamin derrière l’Arkhonte ? »
« Non, c’est une plaisanterie ! »
« Vous pensez que tout se qui se passe dehors est une farce ? », hurla le représentant de l’Etat, qui perdit d’un coup sa bonhomie. « Vous ne comprenez pas que plus rien ne sera plus pareil ? »
Tous regardèrent l’écran puis se tournèrent vers la fenêtre du local qui donnait sur le Palais.
Sylgrid, cet adolescent chétif et effacé, venait d’apparaître au balcon. Tout le monde put voir son air déterminé. D’autant mieux qu’il avait enlevé son masque.
Quelques heures plus tard, nos héros se retrouvaient debout sur cette colonne, face au nouveau maître du monde.
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