Une huître s’ouvrit et Vanya reçut toute la beauté du monde. Elle avait toujours été sensible aux charmes de la Nature. Tout l’enchantait dans le spectacle de la faune et de la flore : les animaux qui s’ébattent dans l’eau, le bruissement du vent dans les arbres verts, les oiseaux qui pépient au petit matin, les escargots qui se traînent baveusement. Cela avait commencé alors qu’elle était toute petite.
Il faut dire que le milieu dans lequel elle avait été élevée l’y incitait fortement. Elle avait l’immense honneur d’être née dans le clan d’Ashoka, du nom de cet empereur qui avait régné sur toute la partie sud de Plemora il y avait de cela une dizaine de cycles de renaissances.
Ashoka a d’abord été un homme cruel. A la mort de son père, le précédent empereur, il dut affronter son frère cadet, qui tenta de s’emparer du trône sans y avoir le moindre droit, et il n’hésita pas à l’assassiner de sa main, lors d’un banquet sensé marquer la réconciliation des frères ennemis. Ensuite, il mata dans le sang une rébellion des nobles, toujours prompts à profiter d’un changement de règne pour se soustraire à l’autorité impériale. Plusieurs batailles furent nécessaires pour remettre cette noblesse belliqueuse au pas. Ces effroyables carnages faisaient un nombre ahurissant de victimes, malgré (ou à cause) des moyens primitifs de l’époque de se combattre.
Or, il se trouve que tous ces évènements furent concomitants avec la prédication des disciples de Zensou, le prince de la paix et de la lumière. Touché en plein cœur, Ashoka prit la guerre en horreur et sombra dans une profonde dépression dû à la culpabilité d’avoir fait couler tant de sang. Il décréta que chaque vie était sacrée, y compris les vies non-humaines, et fit graver une série de décrets en ce sens sur des piliers en pierre répartis dans l’ensemble de son territoire. Les sacrifices d’animaux furent interdits et le végétarisme fortement encouragé, lui-même en donna l’exemple.
La population, trop heureuse d’échapper aux conflits, se convertit dans sa majorité, même s’il est évident que pour beaucoup, ce ne fut pas par conviction profonde mais par opportunisme. Mais le résultat fut qu’une civilisation beaucoup plus pacifique se mit en place, permettant aux études scientifiques et artistiques de s’épanouir en lieu et place de l’art militaire. Ce nouveau mode de vie se répandrait un jour sur tout le continent.
Vanya et sa famille descendait en droite ligne de l’empereur Ashoka. Sa construction politique avait disparu depuis longtemps, mais son prestige était resté, et il apparaissait lui-même désormais comme un être quasi mythique, à l’image de Zensou qui l’avait si profondément influencé.
Vanya et son clan étaient les dépositaires de l’enseignement de Zensou, malgré les changements de régimes, malgré les persécutions. Car celles-ci furent nombreuses après la mort d’Ashoka. Des souverains ne songeant qu’à leur propre gloire tentèrent d’éradiquer la religion d’amour et de paix, et d’en revenir à l’époque des royaumes combattants.
La dernière attaque en date ne fut pas la moindre. Suite au Grand Renversement, l’Arkhonte avait décidé que tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une religion ou un mouvement ésotérique devait être à jamais banni de Pleroma afin d’éviter que les querelles de clocher ne remettent le monde à feu et à sang.
Vanya et sa famille tentaient néanmoins de garder intacte la philosophie de non-violence et de respect de toutes formes de vie léguées par leur illustre ancêtre. Ils avaient en charge la garde d’un véritable sanctuaire où ces principes pouvaient continuer à être promulgués. Des disciples affluaient de partout, tentant de fuir l’incertitude des temps.
Ce matin-là, Vanya se prosterna comme à l’accoutumée devant la statue monumentale d’Ashoka, qui marquait l’entrée du domaine. Puis elle pénétra dans la cour et entra dans le temple, une construction en pierre, circulaire, d’environ 18 mètres de diamètre, ceinturé de murs de cinq mètres de haut, percés d'ouvertures d’accès à intervalles réguliers et surmontés d’un dôme se terminant en pointe à 35 mètres de haut. Ce bâtiment était l’un des rares survivants de l’ère d’avant le Grand Renversement.
Plus aucune cérémonie liturgique ne s’y déroulait, suivant la volonté de l’Arkhonte, et il était désormais devenu un simple lieu de méditation. Vanya aimait particulièrement s’y rendre quand elle n’était pas occupée à ses multiples tâches, comme nourrir les animaux du domaine ou contribuer à entretenir les jardins. Des miroirs avaient été installés dans la salle, car son père professait que la lumière intérieure s’obtenait d’abord par la connaissance de soi, et que celle-ci démarrait par la vision de son corps, qui nous enveloppe et nous conditionne.
Et le moindre que l’on puisse dire est que Vanya n’était pas contente du sien. Petite, boulotte et sans grâce, voici comment elle se voyait. Et pourtant, si elle avait pu voir directement son âme, elle n’aurait pu que constater qu’elle était d’une beauté absolue et stupéfiante. Mais cela, Vanya ne le discernait pas, pour son plus grand malheur.
« Alors, ma grosse, on se regarde encore dans le miroir ? »
La jeune fille ne sursauta pas, tellement elle s’y attendait. Vata, son frère…
Elle avait 17 ans, il en avait deux de plus. Jamais deux êtres élevés ensemble n’avaient été si dissemblables. Grand et fin. Autant elle était portée à la rêverie, autant il était dans l’action. Autant elle aimait profondément la nature pour ce qu’elle était, autant il n’y voyait qu’une source de profit et d’amusement. Combien de fois leur père n’avait-il pas dû le punir pour avoir malmené un chien ou une chèvre ? L’héritage d’Ashoka lui paraissait dépassé et inutile. Seul comptait pour lui l’argent et les plaisirs terrestres. D’ailleurs, il s’était mis à consommer de la viande, comme un défi lancé à son clan si étouffant à ses yeux.
« Qu’est-ce que tu veux ? »
Le ton de sa voix n’était pas exaspéré. Juste blasé.
« Tu prépares encore un mauvais coup, ça se voit. C’est quoi cette fois ? »
« Comme tu m’accuses ! », se défendit-il, mi-piqué mi-amusé. « Je viens juste taquiner ma petite sœur. »
« C’est ça », pensa-t-elle, « prends-moi pour une idiote en plus ».
« A quoi ça sert d’entretenir tout ça ? Bientôt, tout sera brûlé et ce sera peut-être à jamais. Alors à quoi bon ? ». La voix de Vata, en prononçant ces paroles, n’était pas réellement plaintive ou résignée. En fait, il cherchait une excuse pour justifier ce qu’il avait réellement en tête, et cela, Vanya le comprit très bien. Son frère était tellement prévisible. Et ses pensées allaient toujours vers le moins bon.
« On ne sait pas comment les choses vont se passer, Vata. Ce sera peut-être beaucoup moins fort que prévu, peut-être même que ça n’arrivera pas. Et en attendant, nous sommes là, les animaux sont là, et il faut bien s’en occuper. Toutes les dispositions sont prises au cas où ».
« Les abris, ouais, je sais », maugréa Vata. « Mais après, dans quel monde vivrons-nous ? Dans celui du plus fort. Ou du plus riche ! Ceux qui auront le plus de pognon s’en sortiront, comme toujours. C’est ça la seule chose qui devrait compter en ce moment. Amassez le plus possible pour être du côté des gagnants dans le monde d’après ».
« Parce que tu crois que l’argent aura encore cours quand tout sera cramé et qu’il n’y aura presque plus de nourriture ? A quoi te servira ton fric ? Tu boufferas tes billets ? » Là, c’est elle qui se moquait ouvertement de lui, ce qui avait le don d’exaspérer Vata prodigieusement.
« En soignant nos bêtes, en protégeant suffisamment nos ressources végétales, nous nous préparons un avenir bien plus sûr que celui de ceux qui auront accumulé de l’argent qui ne servira plus à grand-chose. La seule manière de s’en sortir sera de travailler la terre et d’entretenir des troupeaux, comme le faisaient nos ancêtres. Et les dômes nous aideront à sauvegarder des parcelles de nature sauvage qui pourra recoloniser le monde quand tout sera de nouveau stable. Tu devrais consacrer tes efforts à les mettre en place au lieu de vouloir dilapider notre héritage. »
Elle détestait se montrer moralisatrice envers ce frère qui était sensé être plus sage qu’elle. D’autant qu’elle savait que ça ne servirait à rien.
« A propos d’ancêtre », finit-il par dire sur un ton détaché, comme si le discours de Vanya n’avait jamais eu lieu… « Les ossements du GRAND empereur » (il avait prononcé le mot « grand » en haussant la voix et en roulant les -r, prenant l’air le plus moqueur qu’il put, « ils sont toujours dans leur boîte ou ils ont déjà été déplacés ? »
Vanya eut instantanément peur, elle savait très bien ce dont son frère était capable.
« Les reliques d’Ashoka ? Pourquoi tu demandes ça ? », parvint-elle à articuler malgré sa gorge qui était de plus en plus serrée. « Il ne pense tout de même pas à… », pensa-t-elle pour elle-même.
Les reliques du fondateur de leur clan étaient objets de vénération, bien que ce simple mot les eût tous envoyé en prison, et leur perte aurait été irréparable.
« Ettt, ne stresse pas, je ne vais pas te les voler tes reliques. J’y tiens aussi, contrairement à ce que tu crois. Moi aussi je suis un descendant d’Ashoka, je te rappelle. », dit Vata en reprenant un air sérieux. « Papa a tellement de choses à faire, j’ai peur qu’il en oublie l’essentiel. Je veux aider, c’est tout. »
Vanya n’en crut pas un mot mais se tut tant elle était abasourdie par tant d’audace et de désinvolture.
Elle cherchait quelque chose à répliquer quand elle fut sortie de sa réflexion par la voix de Durga. Durga était leur mère à tous les deux. C’était une femme fière, droite, au regard décidé, dans un corps que l’on devinait sec et nerveux sous son sari bleu pâle. Ses cheveux relevés en chignon lui donnaient un air encore plus martial. Pourtant, nulle dureté dans le son de sa voix mais une grande détermination à préserver l’harmonie familiale malgré les conditions et les caractères des uns et des autres.
« Qu’est-ce que vous préparez comme mauvais coup tous les deux ? », comme un écho à la façon dont Vanya avait accueilli son frère un instant auparavant. Vanya était furieuse intérieurement que sa mère, pour qui elle avait développé une très grande admiration, put la mettre dans le même panier que ce bon-à-rien de Vata.
« Je rappelais à Mademoiselle, qui passe son temps à se regarder dans le miroir, qu’il y a des choses bien plus urgentes à faire en ce moment », dit Vata en regardant sa sœur droit dans les yeux.
La duplicité de ce garçon était ahurissante ! Vanya n’en crut pas ses oreilles et se fit violence pour ne pas se jeter sur lui et lui crever les yeux.
« Vanya, ton frère a raison. Aide plutôt l’équipe à préparer les repas pour les éléphants. C’est la nuit, en dormant, qu’on peut se permettre de rêver ».
Le ton de Durga était définitif et Vanya n’osa pas répliquer. Elle quitta le temple en traînant des pieds, le cœur lourd de ressentiment. Un jour, elle se vengerait de tous ces affronts et prouverait au monde entier que cet être qui lui sert de frère dans cette vie était d’une bassesse absolue.
Jamais elle ne l’avait aimé, et jamais elle ne l’aimerait. Et elle savait que c’était réciproque.
Vanya vit le soir tomber avec soulagement. La journée avait été chaude, et elle se demanda si ce n’était pas déjà une prémisse de la Grande Illumination. Elle était fourbue et démoralisée.
Avant de se reposer dans sa chambre puis de rejoindre les siens pour le repas du soir, elle trouva la force de se rendre au fond du domaine, où une chapelle, construite au bord de la rivière qui traversait le domaine, abritait le reliquaire où avaient été déposés quelques siècles auparavant les restes du grand empereur pacifiste et amoureux de la Nature.
Un large porche en bois de cèdre donnait accès à une pièce fermée sur trois côtés, de trois mètres de diamètre, aux murs de pierre renforcés de madriers de bois, et soutenant un toit évasé en tuiles. Une odeur d’encens s’en échappait perpétuellement. Au centre, un pilier, de bois également, supportait une mini-chapelle en bronze, réplique exacte du bâtiment. C’était là le reliquaire qui contenait les os de l’empereur pacifiste et protecteur de toutes formes de vie.
Au fur et à mesure qu’elle s’en approchait, Vanya sentit que quelque chose n’allait pas. L’atmosphère devenait lourde et pesante. Un mauvais pressentiment lui serrait le cœur.
Quand le reliquaire fut à portée de vue, elle comprit. Quelqu’un l’avait forcé…
Elle courut comme une forcenée et manqua de trébucher deux fois !!!
Enfin, elle se tenait debout devant la chose la plus précieuse du sanctuaire, hormis les animaux bien sûr. Et elle se sentit pétrifiée jusqu’au fond des os. Sa pire crainte était devenue réalité : le reliquaire était défoncé, sans doute à la masse. Il était impossible en effet de l’ouvrir de quelque manière que ce soit. Il avait été coulé de sorte d’emprisonner à jamais les seuls vestiges matériels rappelant la présence éphémère de cet homme qui avait tout changé, des siècles auparavant. Personne n’avait plus vu ni toucher ses os blanchis depuis lors. Et puis tout le monde se faisait confiance dans le domaine, tout le monde était conscient de la préciosité de la chose et de ce que ça représentait. Personne n’aurait pu imaginer qu’une telle chose puisse se produire.
Personne de l’extérieur non plus n’aurait pu commettre ce forfait car les visiteurs étaient extrêmement rares et n’étaient jamais amené dans cette parcelle du domaine. Aucune publicité n’avait jamais été faite autour de ces reliques. Non, vraiment, seules les personnes y résidant en permanence étaient au courant.
C’était donc quelqu’un de son clan, de sa propre famille, qui avait commis cet acte irréparable. Et ce ne pouvait être que …
Vata courait aussi vite qu’il le pouvait. Le soir était tombé et tout le monde avait regagné ses appartements après le repas du soir pris en commun. La brise était douce, la pénombre s’installait, et seuls les gardes patrouillaient dans le domaine pour leur ronde habituelle.
Connaissant par cœur leur parcours, Vata les évita soigneusement.
Le chemin était long mais il n’était pas pressé. L’air se remplissait de vrombissements, de craquements, de cris plus ou moins aigus au fur et à mesure que l’obscurité recouvrait la terre, dévoilant une vie nocturne loin d’être endormie. Il aimait ce moment où tout semblait s’apaiser pour redémarrer quelques instants plus tard en une autre symphonie que celle jouée en journée.
Ses yeux s’étant habitué à l’obscurité, et doté de toute façon de l’acuité visuelle d’un chat, il distingua enfin la clôture qui délimitait le domaine. Il ne passerait bien sûr pas par la porte principale, mais il escaladerait le grand mur de bambou pour passer de l’autre côté, le monde des humains sans foi ni loi mais toujours prêts à payer.
Soudain, un craquement plus prononcé fit vriller son tympan droit. Il s’arrêta une seconde, les sens totalement aux aguets, puis il reprit sa progression. Il s’arrêta à nouveau quand trois lucioles passèrent devant son visage. Il se retourna alors vivement, sentant une présence juste derrière lui.
Un loup gris le fixait en grognant. Ce n’est qu’après qu’il réalisa que sa sœur Vanya se tenait derrière.
Même si le respect de toute forme de vie était l’épine dorsale de l’existence du clan Ashoka, les animaux restaient sauvages et imprévisibles. Comment ce loup pouvait-il se tenir aux côtés de Vanya comme un toutou ? Il en était sidéré et ne sut quoi dire.
Ce fut elle qui rompit le silence.
« Comment as-tu osé ? »
Il ne dit rien.
« Comment as-tu osé ? », répéta-t-elle plus fort.
Il tenta l’innocence. « De quoi parles-tu ? »
« Ne joue pas à ça, tu le sais très bien ! Tu vas me rendre ce que tu as volé ».
« Vanya… Ce ne sont que quelques os. Nous ne sommes même pas sûrs qu’il s’agisse de ceux d’Ashoka. Ils ne servent à rien ici, juste à être l’objet d’une vénération qui, je te le rappelle, est interdite par l’Arkhonte. Nous nous mettons hors-la-loi et risquons gros pour ces quelques reliques. »
« Vata, tu trahis ton clan, tu nous trahis tous ! ».
Il fit mine de ne pas l’entendre et continua :
« Par contre, à l’extérieur, des gens seraient prêts à débourser de grosses sommes pour acquérir ces ossements. Malgré les décrets voulant instituer un monde sans religion, les gens ont besoin de croire, ont besoin de se raccrocher à une vie spirituelle, à des croyances qui les aident à supporter cette vie injuste et aléatoire. Je suis sûr que les reliques d’Ashoka trouveront preneurs. Les acheteurs en feront ce qu’ils voudront, ce ne sera pas mon problème. Mais nous, nous serons débarrassés de ces choses dangereuses et nous aurons en sus une somme substantielle dont nous avons grand besoin pour faire entretenir ce jardin d’Eden. »
Vanya l’avait laissé parler sans l’interrompre.
Le loup s’était couché aux pieds de Vanya. Tout en parlant, Vata ne pouvait s’empêcher de le regarder.
« Vata, ce que tu viens de dire est non seulement inutile et idiot mais aussi une preuve de plus que tu n’es plus des nôtres. Et en tant que tel, tu n’as plus le droit de vivre parmi nous. Tu vas quitter le sanctuaire mais tu laisseras bien sûr les reliques d’Ashoka ici. Papa et maman seront au désespoir d’apprendre ta trahison mais je les aiderai à se remettre du choc. Peut-être qu’un jour, ils te pardonneront et te permettront de revenir, si tu as fait amende honorable. Mais moi, je ne te pardonnerai jamais. »
Le loup se releva et se remit à grogner.
« Vanya, que fait cet animal avec toi ? On dirait qu’il répond à tes émotions. Tu n’aurais quand même pas… »
Vata ne pouvait y croire : se pourrait-il que sa sœur ait développé l’atma jodana, la connexion des âmes ? Cette capacité que des grands maîtres du passé auraient développée et qui leur auraient permis de parler directement aux âmes animales et de communiquer avec eux comme si on parlait à son voisin ? Mais tout cela n’était que des légendes, des histoires à raconter aux petits enfants avant de s’endormir.
Instinctivement, il recula de trois pas, comme mû par une terreur soudaine.
Le loup avança de trois pas au même rythme et en grognant de plus belle.
« Wolfy, calme-toi », dit Vanya d’une voix douce.
Vata n’en crut pas ses yeux et ses oreilles. Il n’y avait plus de doute, les âmes du loup et de Vanya étaient reliées, elle maîtrisait l’atma jodana.
« Comment…comment y es-tu arrivée ??? »
« Je ne sais pas, c’est venu petit à petit… Je me suis rendu compte que quelque chose se passait, que je comprends les animaux et qu’eux me comprennent aussi ».
Un cri rauque, probablement celui d’un semnopithèque, perça la nuit maintenant bien installée. Vanya, surprise, se retourna. Quand son visage revint vers Vata, elle vit celui-ci s’enfuir à toutes jambes, portant son paquet sous le bras.
« Wolfy !!! », hurla-t-elle.
Le loup bondit sur Vata.
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